dimanche 1 septembre 2013

"J'avais une ferme en Afrique. Au pied des montagnes du Ngong..."

Karen et moi de Nathalie Skowronek

Qui n’a pas en tête cette phrase tirée de La Ferme Africaine de Karen Blixen reprise par Meryl Streep dans Out Of Africa ? Et bien je ne vous parlerai ni de l’une ni de l’autre mais plutôt de Karen et moi, un petit roman de Nathalie Skowronek qui a enchanté mon dimanche pluvieux.
 
Résumé

La narratrice travaille depuis des mois sur une biographie de Karen Blixen, l’auteur de La ferme Africaine : «  J’ai le projet d’écrire sa vie. L’idée s’est imposée alors que je m’enfonçais dans cette existence de jeune femme modèle qui ne me ressemble pas et que mes tentatives pour m’affirmer s’étaient soldées par de pénibles échecs : un roman inachevé, une solitude toujours plus grande, le sentiment de regarder passer sa vie. » Qui est-elle d’ailleurs cette narratrice ? Est-ce Nathalie Skowroneck ou pas ? Jamais on ne le saura au fil de la lecture mais peu importe car la question n’est pas là !
Ce qui importe c’est le lien entre la narratrice et les livres, « je n’arrivais pas à comprendre le monde autrement » qu’avec les livres dit-elle, et plus particulièrement le lien entre la narratrice et Karen Blixen. Un lien invisible fondé sur l’admiration, le désir de vivre la même vie aventureuse, la reconnaissance de soi dans l’autre, ce double littéraire. Au fil de l’écriture, la narratrice se rapproche de son modèle, se fond en elle et …ne s’y perd pas. Loin de devenir le double de l’auteure danoise, elle va réinventer sa propre vie, se découvrir elle-même : « j’écris et les digues cèdent ».
 
Ce que j’en ai pensé

Il s’agit là d’un très beau livre, émouvant et intriguant. La narration alterne entre récit biographique autour de Karen Blixen et récit où la narratrice se livre, parle de ses souvenirs d’enfance, de ses souvenirs littéraires, de sa difficulté  à vivre sa vie comme elle l’entend. On se retrouve ainsi nez à nez au fil des pages avec Aragon, Van Gogh, Jack London et bien d’autres. C’est un plaisir que de découvrir de ci de là des citations bien choisies, que de voir décrit le lien entre le lecteur et les œuvres qui l’accompagnent au quotidien. Forcément, en tant que lectrice acharnée, cela me parle ! 
On suit la narratrice sur les traces de Tanne, ainsi que sa famille surnomme Karen Blixen. On revit les grandes étapes de sa vie jusqu’au moment où elle devient le célèbre écrivain.

Une petite déception cela dit quand je découvre la vérité sur sa relation avec Finch Atton : « Karen aime Denys pour ce qu’il est, et donc aussi pour ce qu’il ne peut pas lui donner ». Et l’issue n’est donc pas aussi romantique et tragique que dans le film de Sidney Pollack  … mais c’est comme cela que les choses se sont passées, non ? Et peut être que le happy-end sera pour la narratrice dans ce cas …

Jo

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