lundi 4 novembre 2013

Ceux qu'on ne voit pas...

No et moi de Delphine de Vigan 

Ce n’est pas une nouveauté mais j’étais passée jusqu’à présent à côté de ce roman de Delphine de Vigan adapté au cinéma par Zabou Breitman en 2010. C’est d’abord pour mes élèves que je me suis penchée sur ce bouquin que j’ai finalement lu juste pour moi !

Résumé

Lou a treize ans et elle est en seconde. C'est une surdouée, peut-être pour satisfaire ses parents, pour qu’ils oublient enfin la tragédie familiale qui a bouleversé leur vie et qu’ils reprennent goût à la vie. Lou est la plus petite de sa classe et elle se sent seule, décalée, trop timide pour aborder Lucas, un jeune garçon un peu bohème, un peu décalé qui est dans sa classe : « depuis toute la vie je me suis toujours sentie en dehors, où que je sois, en dehors de l’image, de la conversation, en décalage […] de l’autre côté d’une vitre immense et invisible ». Un jour, elle doit réaliser un exposé pour Monsieur Marin, les exposés, ce n’est pas son truc à Lou : « j’irai voir monsieur Marin à la fin du cours pour lui expliquer que je ne peux pas, un exposé devant toute la classe, c’est tout simplement au-dessus de mes forces, je suis désolée, je fournirai un certificat médical s’il le faut, inaptitude pathologique aux exposés en tout genre, avec le tampon et tout, je serai dispensée. » Et pourtant Lou va le faire sur les sans-abris en France. Elle va dépasser sa peur et interviewer No (Nolwenn), une jeune SDF qu’elle a rencontrée sur le quai de la gare d’Austerlitz : « il m’avait semblé qu’elle connaissait vraiment la vie, ou plutôt qu’elle connaissait de la vie quelque chose qui faisait peur».

Ce que j'en ai pensé...

J’ai commencé No et moi, parce que je cherchais un de ces fameux « récits d’enfance et d’adolescence », peu convaincue et je n’ai finalement pas lâché ce petit roman tout à fait prenant. La famille Bertignac est extrêmement émouvante dans ses silences et ses pudeurs... Le père surtout qui essaie de maintenir les siens à flot. Lou, dans sa quête d’amour, de reconnaissance, dans son désir de se sentir moins « hors du cadre » est le portrait parfait de l’adolescente qui se cherche. Le roman de Delphine de Vigan n’est bien entendu pas uniquement une analyse psychologique, c’est même surtout un roman engagé, qui part d’une indignation, un roman qui parle de "cette ville invisible, au cœur même de la ville. Cette femme qui dort chaque nuit au même endroit, avec son duvet et ses sacs, A même le trottoir […] Un jour, on commence à les voir. Dans la rue. Dans le métro. Pas seulement ceux qui font la manche. Ceux qui se cachent". 

Jo 


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